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Jeudi 30 décembre 2010
Je l’ai rêvé ce voyage !!!
Déjà programmé l’an dernier et annulé avant d’être confirmé pour raisons familiales.
Cette année, c’est pour raisons médicales qu’il a failli ne pas avoir lieu.
Je me décide le 2 décembre, pas de chance, les tarifs ont augmenté la veille. 134€ de supplément chambre individuelle au lieu de 54€, et le reste à l'avenant L.
But du voyage : les feux d’artifice de la St Sylvestre.
J’attends avec impatience l’expérience du lever du soleil à 11 heures 20 et le coucher à 15 heures 43.
Aéroport : pesée du sac 11,8 kilos, dont 600 grammes de pain destinés aux canards.. Je pourrai donc rapporter 9 kilos de skyr et saumon fumé.
15 heures 47, superbe coucher de soleil sur une mer de nuage, pas de photo, mon voisin a baissé le rideau pour dormir !!
16 heures 06, nous plongeons dans les nuages, et là, il fait noir !!!
C’est le bazar pour monter dans le Flybus, ça double, ça bouscule, on se croirait dans le métro.
De loin en loin, nous apercevons quelques maisons isolées signalées par leurs décorations lumineuses. Puis c’est Kópavogur et la conurbation de Reykjavík.
Là, ils ont fait fort pour la déco, des immeubles entiers sont parés de guirlandes lumineuses. Ce n’est pas comme en France où chacun décore à son goût, mais ici,
il y a une belle harmonie de couleurs. Chaque étage est illuminé de la même couleur, principalement rouge et blanc.
Derrière les fenêtres, les sapins brillent.
Arrivée à l’hôtel Fron, sur Laugavegur, ( http://www.hotelfron.is/english/ ) à 18 heures 15, à peine le temps de poser la valise
et attraper le sac à commissions, me voici chez Bónus ( http://www.bonus.is ) où j’opère une razzia au rayon skyr, sans oublier le saumon et le gigot.
Un rapide calcul m’indique que je suis déjà en excédent de bagages. Il faut dire que 30 pots de skyr pèsent déjà 6 kilos…
De retour à l’hôtel, j’apprends par un ami, lui aussi à Reykjavík que l’excursion des « aurores boréales » est annulée pour cause de ciel bouché.
Tant pis, j’irai samedi soir et je me reposerai dans l’avion du retour.
Nous nous retrouvons pour dîner avec mon ami et sa famille. Ce qui nous fait quatre membres de l’association France-Islande ( http://www.france-islande.com/v2/ ) plus une cinquième en devenir.
Avant de rentrer à l’hôtel, je me promène dans la ville décorée, il n’y a pas grand monde dans les rues.
Quelques jeunes font péter des feux d’artifices, certainement pour les essayer !!!
Vendredi 31 décembre 2010
Excursion du Cercle d’Or.
Cette fois-ci, ce n’est pas annulé.
8 heures 40, Laugavegur (les Champs Elysées locaux) est déserte. Comme d’habitude, les boutiques n’ouvrent qu’à 10 heures. On est bien loin de la
frénésie gauloise en cette veille de fête...
Nous partons en convoi à trois autocars, il va y avoir du monde à Geysir, tout ce que je déteste !!!
Naturellement, pas de commentaire en français, nous ne sommes pas assez nombreux : trois pauvres Français au milieu d’une cohorte d’Allemands et de Chinois ou
Japonais.
Vers la station de ski de Bláfjöll, la première neige fait son apparition en plaques disséminées sur les bas-côtés.
Nous attaquons les Hellisheiði et les plaques neigeuses s’intensifient, mais il y en a beaucoup moins qu’en 2006.
Arrivés au col, une bande rouge semble flotter au-dessus de Hveragerði.
Volcan, lumières de Selfoss ?
Pas volcan (dommage), juste les prémisses de l’aube.
Inévitable arrêt à l’Eden, pseudo serres, piège à touristes.
Imaginez 150 personnes qui débarquent..Une file d’attente pas possible devant les toilettes. Ça sert de connaître « les lieux », au fond, la même chose, et personne…
Les serres tombent de plus en plus en décrépitude.
Lestés de quelques babioles inutiles, les passagers remontent dans les autobus.
Direction Skálholt .
Je déteste les voyages en groupe où 150 personnes se déversent au même endroit.
Quinze minutes d’arrêt pour découvrir l’église, la crypte et les vestiges d’une maison en tourbe.
Heureusement que pour moi ce n’est qu’une révision…
Ici, même les croix sont lumineuses !!!
11 heures, le jour s’est enfin levé précédé de fabuleuses lueurs orangées.
Toute seule, je me serais arrêtée, mais là…
Et nous voici repartis en convoi vers la cascade de Faxi (ou Vatnsleysufoss) où nous sommes saisis par un vent polaire à la sortie du bus.
Je n’ai jamais vu un débit pareil.
Un autre minibus est venu se joindre à nous.
Je déteste les voyages en groupe…
Gullfoss, tout le monde
descend.
Quarante minutes d’arrêt. Le temps de se rendre au belvédère par les planches glissantes, de descendre au bord de la Hvítá, de la longer une centaine de mètres et il est déjà l’heure de repartir.
Je déteste les voyages en groupe…
Gullfoss n’est pas prise par les glaces, mais les bords sont gelés. Nous aussi d’ailleurs. Plus ça va, plus il fait froid.
Geysir. Une heure trente d’arrêt.
Alors que tout le monde s’engouffre au restaurant du Geysir hôtel où sont appliqués le 15% du coupon remis par le guide, je file vers le restaurant de la station service.
Beaucoup moins de monde. Une kjötsúpa bien chaude et bien garnie est la bienvenue, suivie d’un
délicieux gâteau à la carotte.
Je n’ai pas eu droit aux 15%, mais le vieux loup solitaire a déjeuné en paix…
Strokkur m’attend, enfin, pas que moi.
Il se donne en spectacle devant un public enthousiaste.
Le soleil commence à descendre et la température également.
Zut, plus de batterie. Sans doute le froid.
Je reviens à la station service visiter, trop rapidement, le très intéressant petit musée du
volcanisme.
Je n’ai pas le temps de tout voir, le bus attend.
Je reviendrai, en été. Seule.
Je déteste les voyages en groupe…
Le soleil est déjà bas sur l’horizon.
Þingvellir, on benne les bestiaux sur le parking inférieur. Rendez-vous dans quarante minutes sur le parking supérieur.
Je déteste les voyages en groupe…
Mais, si je déteste les voyages en groupe, que fais-je ici ?
C’est uniquement que je n’ai jamais conduit sur une route verglacée et que je déteste rouler de nuit J
Le soleil se couche sur le lac Þingvallavatn l’irradiant de mille feux.
Les planches sont glissantes et je m’étale à plat dos, la jambe de travers. M****e, je vais passer le
réveillon à l’hosto. Non, je me relève, ce n’est que la cheville.
J’arrive tant bien que mal à remonter jusqu’à l’autocar espérant que la trousse de secours contienne une bombe réfrigérante. Que nenni, il faudra attendre d’arriver à l’hôtel.
Seize heures, le crépuscule s’installe, nous changeons de vallée et découvrons un spectacle magnifique. Le soleil va disparaître, le ciel est voilé de traînées dorées, bleues, orangées..
Un silence se fait, on sent l’émotion étreindre tous les passagers.
C’est beau à en pleurer.
Nous voici à Reykjavík.
Je me prépare à aller festoyer à l’hôtel Saga Radisson situé à 30 minutes de marche de mon hôtel.
Malgré la glace apportée par la gentille réceptionniste, je ne peux marcher.
Un taxi m’y emmène en cinq minutes.
Je suis d’abord placée à une table de dix couverts où sont assis un couple d’Allemands, un Italien et moi, chacun parlant sa langue…
Un serveur m’indique une table de Français, c’est nettement plus convivial.
Je lie connaissance avec un couple de Bourguignons qui découvrent l’Islande et projettent déjà d’y revenir.
J’en profite pour leur parler de l’association France-Islande et leurs laisse une carte de visite (prévoyante…)
Après une mini tranche de saumon fondant nappé de crème fraîche est servi un tendre morceau d’agneau accompagné de petits légumes et de crème fraîche, puis un mini gâteau au chocolat accompagné d’une boule de glace et de l’inévitable crème fraîche !!!
20H 45, c’est l’heure de partir faire la tournée des feux d’artifices.
Le car nous conduit à Garðabær où se dresse un immense feu de joie (brenna en islandais) et lorsque je dis immense, c’est super méga gigantesque.
Des secouristes vendent pétards et grands cierges magiques que tout le monde fait tournoyer dans la nuit noire.
Puis, les lumières de la ville s’éteignent et les secouristes tirent un superbe feu d’artifice.



Une femme déguisée en Grýla, mère des lutins de Noël, se produit en un spectacle censé faire rire. Personne ne pipe, même pas les anglophones.
Je m’ennuie ferme.
Heureusement que mes amis me proposent de les rejoindre à la cathédrale Hallgrímskirkja pour découvrir le grand feu d’artifices de minuit.
Je saute dans un taxi et cinq minutes plus tard, j’arrive et nous partons pour Perlan situé
sur la colline d'Öskjuhlíð.
Je ne sais pas qui a eu cette idée de génie. C’est l’endroit où il faut être et nous ne sommes pas les seuls.
Tous les Reykjavikois ( ?) qui ne tirent pas leur feu, sont là.
Comme de coutume, chacun tire son propre feu d’artifice acheté aux secouristes.
23H30. Le spectacle commence. Imaginez une ville qui s’embrase, un spectacle à 360°, de quoi choper un torticolis, et ça fuse, ça pète, ça rougeoie, ça éclate, ça explose, ça s’élance dans le
ciel, ça s’empourpre, ça verdit, ça bleuit, ça pétille, ça dégouline d’or et d’argent…
On ne sait plus où tourner la tête. Et ça dure, ça dure…
Près de nous, les feux jaillissent, quelques broussailles flambent, vite éteintes par un policier.
La folie s’apaise légèrement au bout d’une bonne heure, mais les irréductibles feront parler la poudre jusqu’à 7heures. Passée cette heure, tout deviendra silencieux, vaincus par le sommeil mais
surtout faute de munitions.
Certains journaux parlent de 600 tonnes, d’autres de 500 tonnes de poudre partie en fumée, soit 200 fois plus que la célébration des 120 ans de la Tour Eiffel le 14 juillet 2009.
Nuit de folie. Il faut avoir vu ça au moins une fois dans sa vie.
Un spectacle inoubliable, une folie furieuse.
Nous sommes frigorifiés et rentrons nous lover sous la couette
Pas de photo ni de film de la frénésie incandescente, la batterie n’a pas supporté le froid.
Samedi 1er janvier 2011
10 heures, il fait encore nuit noire.
Les derniers fêtards déambulent dans les rues désertes, le trottoir n’est pas assez large pour eux…
Départ pour Blue Lagoon.
Le ciel gris succède à la nuit.
La cheville me fait un mal de chien malgré la poche de glace.
L’eau chaude me sera peut-être bénéfique.
Une pluie battante et un brouillard à couper au couteau nous accompagnent dans les derniers kilomètres..
J’ai bien envie de rester dans le car et rentrer directement à Reykjavík.
Puisque j’y suis, j’y reste.
Il y a du changement depuis 2006, le grand vestiaire a fait place à de petites pièces dotées de placard individuels à fermeture électronique.
Une cabine fermée permet aux plus pudiques de se deshabiller loin des regards.
En plus des douches communes, quelques petites cabines pour plus d'intimité.
Lorsque je franchis le sas, la pluie me fouette le visage. Je m’accroupis pour que seules les épaules et le visage soient exposés aux milles aiguilles de glace.
C’est décidé, je vais jusqu’à la cascade et je sors.
Que c’est agréable ce déferlement d’eau chaude sur les épaules.
Allez, zou, il faut retourner aux vestiaires en subissant les assauts répétés de cette satanée pluie verglacée.
Malgré ma cheville douloureuse, je presse le pas car j’aperçois le Flybus sur le départ.
Dès que nous quittons la petite route, le beau temps (relatif J) revient.
15 heures, il faut aller chercher de quoi se sustenter pour ce midi et ce soir.
Et puis, j’ai le pain à donner aux canards !!!
J’arrive péniblement au lac Tjörnin, ils sont tous là à attendre : canards, cygnes, mouettes et oies.
L’eau est libre uniquement sur les bords. Les volatiles glissent sur la glace comme les danseuses du « Lac des Cygnes » J
Le pain français est très apprécié, ça les change du pain de mie islandais.
Le ciel se pare de bleu cobalt et d’or, c’est magnifique.
Pas question de me rendre au Cinéma N°2 ( www.lifsmynd.is) sur le port afin de me renseigner sur les horaires du film relatant
l’éruption de l’Eyjafjallajökull..
Je me demande même comment je vais pouvoir remonter jusqu’à l’hôtel.
Passage au 10/11 que l’on pourrait maintenant appeler 24/24. J’arrive péniblement à l’hôtel où la réceptionniste m’informe que la sortie « aurores boréales » est encore annulée .Ça
m’arrange.
J’ai connu des séjours plus réussis, mais les feux d’artifices me font oublier tout le reste.
Bilan : fracture de la malléole, six semaines de plâtre, neuf semaines de rééducation.
Je m’en souviendrai de Þingvellir !!!!
Mais c'est certain, je reviendrai...