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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 12:51

Jeudi 23 juin

 

Il fait beau, très beau, un ciel bleu limpide, le soleil brille, un vrai temps à baleines.

Après un délicieux petit déjeuner et ses harengs auxquels j’ai pris goût, nous nous rendons à Húsavík pour notre observation des baleines.

 

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Nous embarquons à 10h sur le Nàttfari, un bateau en chêne, construit en 1965, qui a servi, jusqu’en 1990, à la pêche aux harengs.

 

 

 

 

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 Nous cinglons vers la rive opposée de Skjàlfandi et le vent cingle aussi nos oreilles.

 

 

 

 

 

 La mer est d’huile, l’étrave du bateau fend l’océan bleu poudré d’une myriade d’étoiles scintillantes au soleil.

Au bout d’un quart d’heure de navigation, notre guide s’écrie : Minky whale, Minky whale*, nous apercevons une nageoire dorsale et le bateau file dans la direction du cétacé qui disparaît.

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Notre accompagnatrice nous révèle que c’est sa première sortie en mer et qu’elle est aussi excitée que nous.

Elle nous explique que le but n’est pas de poursuivre les animaux et de les déranger, nous ne couperons jamais leur route et ils nous approcheront lorsque nous serons arrêtés, s’ils le désirent.

Nous naviguons vers les cimes enneigées du Víknafjöll, le scénario se reproduit plusieurs fois, une dorsale à gauche, une caudale à droite, mais nous n’en verrons pas plus.

Nous sommes un peu déçus, car à Tadoussac au Québec une multitude de baleines, rorquals et phoques venaient jouer contre les flancs du bateau et passaient dessous.

Quelques macareux et pétrels viennent nous consoler.

Au bout d’1h30, nous virons de bord pour regagner le port et 6 dauphins à bec blanc* fendent l’eau devant nous, nous les regardons quelques instants et retournons vers Húsavík.

La jeune accompagnatrice nous sert un délicieux chocolat chaud et un gâteau à la cannelle qui sont appréciés par tous les passagers.

Direction Mývatn (le lac aux moucherons).

La route 87 traverse le désert de Hólasandur.

Dans les années 60, la NASA y envoya l’équipage d’Apollo 11 pour se préparer à une expédition lunaire.

Petite déception, depuis toutes ces années, les lichens ont repoussé et ce site n’est plus un désert inquiétant.

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                                                                          Photo nat.is

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Nous décidons de profiter des tables de pique-nique au bord du lac, mauvaise idée, nous sommes vite assaillis par des hordes de moucherons, Nicolas se déguise en homme invisible pour déguster son skyr.  Le repas est vite terminé.

 

 

 

 

  

Les moucherons participent à l’écosystème lacustre, ils entrent dans l’alimentation des oiseaux,  saumons, truites et autres poissons. L’éclosion a lieu en juin et septembre. Ils sont inoffensifs mais agaçants. Les pêcheurs et certains touristes sont munis d’un chapeau-moustiquaire du plus bel effet.

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Arrivés à  Reýkjahlið  nous sommes attirés par des fumerolles, nous nous y rendons bien vite. La terre, fendue, vomit des vapeurs soufrées, il nous est impossible d’y tenir la main.

 

 

 

 

 

 

Grjótagjá est une grande faille où l’on trouve des grottes, nous rencontrons un Islandais qui vient de s’y baigner, il nous raconte que cela fait 30 ans qu’il profite des bienfaits de cette eau chaude mais que la température s’est élevée jusqu’à 50°, puis qu’elle est redevenue supportable.

Nous descendons dans les grottes et vérifions à l’aide du thermomètre à yaourts que nous avions pris soin d’emporter.

La première, accessible, est à 38°, la seconde, plus abrupte à 32°.

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Nous escaladons les rochers au-dessus des grottes et découvrons les lèvres de la faille de la médiane Atlantique. D’un côté la plaque Eurasienne, de l’autre, la plaque Américaine, dans le fond, ça fume, le diable n’est pas loin …..

 

 

 

 

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Sur la N1 face à l’usine de Bjarnarflag, une briqueterie qui transforme les scories volcaniques en matériaux de construction,  nous découvrons les fours à pain. La pâte est placée dans un sac enfermé dans une boîte métallique qui est enterrée dans des cavités creusées à même le sol, closes par des plaques métalliques.

La chaleur de la terre est suffisamment élevée pour permettre la cuisson du pain (hverabraud (pain chaud)) durant 22h. Il est en vente dans la boutique de souvenirs devant l’hôtel. (Il faut avouer que c’est un peu « étouffe chrétien »).

 

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Le lac attenant à  l’usine est d’un joli bleu opale mais un panneau indiquant une température de 80° nous dissuade d’y glisser un orteil.

 

 

 

 

Nous gravissons la crête de Nàmafjall (a montagne de la carrière), une mosaïque de jaunes et d’ocres, où une odeur prégnante de soufre nous environne.

La vue est superbe : le lac, les volcans, l’usine et son lac bleu laiteux, les fumerolles ….

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Nous continuons la route qui longe la montagne teintée de résidus de vapeur de soufre : jaune, blanc, rose, rouge ou vert, et arrivons sur le site géothermique de Hverarönd-Námaskarð.

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Là, on ne tient plus Nicolas qui bondit comme un cabri sur l’ocre de la silice, d’une marmite bouillonnant d’une boue bleu-gris grondante à un solfatare sifflant où il prend un malin plaisir à disparaître dans les vapeurs pestilentielles d’un évent fumerollien qui exhale en permanence un panache de vapeur.

 

 

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Il photographie, filme, nous avons du mal à l’arracher à ce spectacle fascinant.

Les solfatares sont des émanations constituées de vapeur d’eau, d’ammoniac, d’hydrogène, de méthane et de sulfure d’hydrogène.

Pour les  fumerolles, ajouter de l’acide chlorhydrique et des chlorures.

Que des composants qui fleurent bon !!!!!

 

 

 

 

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Nous continuons notre route et passons sous les tuyaux de l’usine de Kröflustöð construite en 1973.

 

 

 

 

 

La forte activité sismique interrompt fréquemment le fonctionnement. Les captages sont à une profondeur de 2200 mètres.

Une toile d’araignée de tuyaux parcourt les flancs de la montagne. Deux turbines de 30 MW chacune fournissent toute la région de l’est et d’Akureyri.

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Nous arrivons au pied du volcan Krafla (818 m), c’est là qu’ont eu lieu les phénomènes volcaniques les plus récents (1984).

Nous  faisons le tour du cratère d’explosion Víti (l'enfer) né en 1724. Le lac Helvíti (300m de diamètre) est rempli d’une eau d’un bleu céruléen ou vert malachite suivant l’intensité lumineuse, bordée par une frange de glace. Derrière ce lac, un autre lac où une eau vert amande  miroite au soleil.

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Nous redescendons vers le site volcanique de Leirhnjúkur.

Après avoir traversé de nombreuses coulées de lave, nous découvrons un site fantastique, des mares bouillonnantes, des solfatares, des fumerolles puis la coulée de lave de 1984 encore chaude et fumante.

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Nous espérons une toute petite éruption, mais en vain.

 

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 Nous rejoignons notre ferme de Stöng au sud du lac.

 

 Photo stong.is

 

 

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Heureusement que celle de  Skútustaðir que j’avais choisie n’était pas libre, car lorsque nous y sommes passés, les touristes étaient tous affublés de la moustiquaire.

 

 

 

Photo auvieuxcampeur.fr

 

La gentille hôtesse qui nous reçoit parle un peu français et ne sait que faire pour nous être agréable.

Notre chambre est vaste, meublée année 60.

Nous avons constaté dans tous nos hébergements, sans exception, une propreté méticuleuse. Nous avons vite compris pourquoi il est impératif de se déchausser, même si nos chaussures nous semblent propres. Nous le faisons bien en arrivant chez nous, alors pourquoi ne pas le faire chez les autres ? Ce n’est pas dans nos traditions, mais nous devrions nous inspirer du meilleur des coutumes vernaculaires.

Nous sommes seuls pour déguster notre dîner : soupe aux asperges-brocolis, délicieux agneau, salade de carottes et chou blanc (ça change), pommes de terre et glace.

Je ne suis pas fanatique de la viande ovine, mais je n’ai jamais dégusté un morceau d’agneau aussi succulent.

Nous décidons d’aller nous baigner.

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Sur le chemin, nous passons par la presqu’île de Neslandatangi afin d’observer les oiseaux. Etant en période de nidification, nous ne les dérangeons pas longtemps.

 

 

Le site de Chris Gilabert parle d’un lac face à l’usine, nous le cherchons vainement , nous allons faire un tour au Blue Lagoon du nord (Jarðböðin), bien plus petit que celui du sud, mais n’ayant pas pris d’argent, nous ne pouvons nous y baigner.

La grotte de Grjótagjá nous tente un instant, mais en réfléchissant nous fait quand même un peu peur, même si nous avons vu l’Islandais s’y tremper.

Nous repartons en longeant le lac Mývatn qui miroite dans le couchant comme si des pièces d’or et d’argent en tapissaient le fond.

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Dépités, nous rentrons à la ferme à minuit et demi et découvrons un Hot-pot. Voilà qui va satisfaire notre envie de trempette.

Une fois le couvercle ôté, nous nous glissons dans une eau bien chaude (42°) et soufrée et marinons une bonne demi-heure. Je vais chercher Jean-Louis afin qu’il en profite. La température extérieure est de 5°, mais le choc thermique attendu n’a pas lieu.

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A 1h30, nous allons nous coucher et dormons du sommeil du juste.

 

 

 

* Pour en savoir plus sur les Minky whale et les dauphins, voir  la catégorie "Tout ce qu'il faut savoir sur l'Islande" au chapitre Baleines   , au chapitre Historique de la chasse à la baleine et au chapitre Dauphins

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