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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 23:35
Contrairement à une idée reçue, il faut savoir que l'Islande n'a jamais été, au cours de son histoire, un pays de chasse à la baleine. Il n'existe pas de tradition baleinière nationale en Islande.
Depuis la colonisation de l'Islande par les vikings, au 9ème siècle, la baleine n'avait jamais été chassée. Les populations littorales se contentaient de se partager les baleines qui venaient s'échouer sur les côtes et y mourir de mort naturelle.
Les "Sagas" islandaises, des textes conservés depuis mille ans, en témoignent.

Ce n'est qu'au 19ème siècle que des stations baleinières ont été installées en Islande, par des étrangers (d'abord des Basques Espagnols, puis des Norvégiens) dans les fjords du Nord-Ouest et de l'Est.



ancienne station baleinière de Gjörgur



Photo : figaro.fr

L'Islande était alors un pays trés pauvre dont les maigres ressources étaient pillées par des Etats plus puissants. L'abondance des baleines a permis à cette activité lucrative de se développer très rapidement, aidée par les progrès technologiques (canon lance-harpon). Ainsi, la période de 1883 à 1915 a connu une véritable sur-exploitation, notamment par les Norvégiens.

Les baleines étaient chassées essentiellement pour leur graisse que l’on faisait fondre sur place. L’huile obtenue, conditionnée en barils, était un produit de qualité dont toute l’Europe était consommatrice. Elle servait pour la fabrication du savon et pour l’éclairage des villes.
Avec les fanons cartilagineux de certaines espèces, on produisait également des "baleines" qui étaient utilisées dans la fabrication des parapluies et des ombrelles, mais aussi pour faire des armatures de corsets pour les dames et des raidisseurs de cols de chemise pour les messieurs.







Fanons
de baleine








Photo : wikipedia

Cette matière flexible, facile à travailler et résistante à l’eau était en quelque sorte l’ancêtre des matières plastiques.

Mais cette sur-exploitation, qui ne faisait aucun cas de ce qu'on appelle aujourd'hui "la gestion de la ressource", a rapidement abouti à raréfier les cétacés dans les eaux islandaises.
A début du 20ème siècle, l'Islande s'est inquiétée du pillage de ses eaux territoriales, et dès 1915, le parlement islandais a voté une loi interdisant toute chasse à la baleine, et ce moratoire islandais a duré jusqu'en 1948, permettant à la population de baleines de se reconstituer progressivement.

L'Islande a ainsi été, historiquement, le premier pays au monde à interdire la chasse baleinière.

En 1948, devant l'extrême abondance des baleines dans ses eaux, l'Islande a autorisé la reprise de la chasse baleinière, jusqu'en 1986, année à partir de laquelle elle a décidé d'appliquer le moratoire décrété par la CBI, suspendant ainsi, à nouveau, rigoureusement, toute chasse baleinière pendant 17 ans, jusqu'en 2003.

A partir de 2003, l'Islande a décidé la mise en place de programmes de chasse dite "scientifique", portant sur un petit nombre de baleines de Minke (ou petits rorquals). L'économie de l'Islande dépendait alors à 70 % de la pêche, et cette décision était justifiée par les observations de l'organisme national de gestion des ressources halieutiques qui montraient une prolifération excessive des baleines de Minke.
La baleine de Minke n'est pas une espèce menacée ni protégée. Elle se nourrit de poissons et de calamars, ce qui la fait entrer en concurrence avec les pêcheries islandaises lorsqu'elle prolifère trop (plus de 5000 de ces cétacés étaient alors recensés dans les eaux islandaises).

Après trois ans de chasse dite "scientifique", sur la base de quotas restreints, le gouvernement Islandais a décidé partir d'octobre 2006 la reprise de la chasse "commerciale" à la baleine, sur une base annuelle limitée à 39 baleines, dont 30 baleines de Minke.








Depeçage d'une baleine









Photo : AFP


Cette décision a fait l'objet d'une communication officielle aux ambassadeurs étrangers en poste à Reykjavík, expliquant les motifs de la mesure : la prolifération excessive de certaines espèces de baleines dans les eaux islandaises et leur impact trop important sur les ressources halieutiques.


En Islande, une seule compagnie baleinière (Hvalur) et un seul grand patron de pêche, Kristjan Loftsson, pratiquent la chasse baleinière.
Photo : Wikipedia

Lorsque l'Islande a repris la chasse commerciale, ce fut à l'initiative de cette compagnie et avec le soutien du gouvernement de droite de l'époque qui lui a concédé les licences nécessaires.

                                             Sources : Facebook, Christian Gilabert
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