Samedi 25 Juin
Temps gris, humide et bouché.
Repus, nous nous dirigeons par la N1 vers le musée de plein air de Laufás, c’est une ancienne ferme de tourbe construite entre 1860 et 1870, très bien rénovée.
La façade est composée de plusieurs maisons accolées, en bois peint en
rouge et blanc, l’arrière est en tourbe brute empilée en quinconces, le toit est recouvert d’un épais gazon.
Entre 20 et 30 personnes vivaient dans cette ferme, ils cultivaient les terres fécondes, pêchaient du poisson dans les rivières proches, et ramassaient le duvet d’eider.
Au fronton d’un des pignons, une sculpture en bois peint représente « la dame à l’eider ».
Une très jolie petite église ceinte de son cimetière jouxte l’ensemble.
La visite ne commence qu’à 10h, nous n’attendrons pas l’ouverture.
Nous continuons vers Akureyri et longeons l'Eyjafjörður (le fjord de l’île) jusqu’à Dalvík un petit village de pêcheurs dont la moitié de la ville fut anéantie par les éboulements propulsés par la montagne proche, lors du tremblement de terre de 1934.
Photo Wikipedia
Au large, l’île de Hrisey.
C’est ici que sont élevés les eiders dont les fermiers ramassent les plumes laissées sur le nid par la femelle, pour fabriquer des édredons.
On trouve y également des bœufs Galloway, importés d’Ecosse. L’élevage en est interdit dans le restant de l’Islande.
Plus loin, le petit village de pêcheurs d'Olafsfjörður, que nous atteignons en empruntant un long tunnel de 3400 mètres.
Il nous faut redescendre très au sud, puis remonter vers le nord pour arriver à Siglufjörður au fond d’un fjord, une des villes les plus septentrionales.
Comme il pleut, nous nous réfugions dans le musée du hareng* situé sur le port qui retrace l’épopée du hareng de la fin du XIX° siècle à nos jours.
Nous repartons plein sud et traversons de verdoyantes prairies en cours de fauchage.
Nous longeons le Skagafjörður qui miroite sous le soleil.
Au bout de 85 kilomètres, nous découvrons l’évêché de Hólar fondé en 1106. Il fut l’équivalent de Rome durant 650 ans.
La cathédrale a été érigée en 1763, les fonts baptismaux sont taillés dans une pierre qu’on ne trouve pas en Islande. Elle provient sans doute du Groenland d’où elle aurait dérivé sur un iceberg.
Le dernier évêque catholique et ses deux fils furent décapités en 1550.
Nous visitons la superbe maison en tourbe de 1854 restaurée récemment.
C’est dans l’église du village (fermée aujourd’hui), qu’est exposée la première Bible islandaise (Gudbrandsbiblia) datant de 1584.
La route qui mène à Sauðarkkrokur traverse le fjord de Skagafjörður. La lumière est extraordinaire, la mer est bleu lagon, il ne manque que les palmiers.
La ville est insignifiante, hormis la très jolie maison datant de 1903 Villa Nova, appartenant à un riche négociant.
Sous une pluie battante, nous arrivons à Glaumbær, une des plus célèbres fermes en tourbe d’Islande.
Elle a été édifiée au XIX° siècle. De la route, nous ne distinguons qu’une masse herbue percée de petites fenêtres.
Bravant les éléments, nous en faisons le tour et découvrons une alignée de bâtisses en bois assemblées les unes aux autres par des murs
de tourbe.
A l’intérieur, les pièces communiquent entre elles par un long couloir.
La tourbe servait d’isolant.
A côté dans la maison Áshús se trouve un café. Elle a été bâtie vers 1880 dans une autre région et démontée pour rejoindre les maisons en tourbe et montrer ainsi les types d’habitation qui se sont succédées en Islande.
Nous rejoignons notre gîte de Bakkaflot.
Le vent souffle et nous nous amusons beaucoup à regarder les malheureux campeurs essayer désespérément de monter leur tente.
Après un bon repas : soupe aux asperges, mouton, légumes et glace, nous allons laver la voiture et faire le plein à Varmalhið (le versant chaud), car demain, nous attaquons la Kjölur et nous rencontrerons peu de stations-service.
Nous n’irons pas dormir sans avoir rendu visite à la ravissante petite église de Víðimýri (Vídim Rarkikja) construite en 1834. Elle fait partie des six églises de tourbe et bois restant en Islande.
Les riches s’asseyaient devant, les pauvres restaient debout au fond ou dehors. Il existe encore un siège plus bas que les autres réservé aux femmes enceintes hors mariage. Non par gentillesse, mais pour pouvoir les toiser. Cela s’appelle la charité chrétienne !!!!!
*Si vous voulez tout savoir sur l’épopée du hareng à Siglufjörður, voir la catégorie Tout ce qu'il faut savoir sur l'Islande, au chapitre L'épopée du hareng.