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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 21:20

Jeudi 18 juin

 

Nous avons bien dormi dans ce Kvennabragginn. Ce matin, nous pensons à ces femmes, à leurs mains rongées par le sel et nous parlons de Karitas (voir le roman : Karitas, sans titre de Kristín Marja Baldursdóttir).

 


Cette journée, je sens que je ne vais pas l'aimer.

Nous quittons les fjords de l'ouest et c'est la fin de la première partie du séjour.

 










Usine de harengs
et cascade












La brume s'est dissipée, nous apercevons l'autre rive du fjord et la cascade, qui bien que distante d'à peine 50 mètres, nous était cachée.

Cette nuit, bagarre entre sternes. Les moutons comptaient les points en bêlant à qui mieux- mieux.

Jóna nous a préparé un excellent petit-déjeuner auquel nous faisons honneur. Les harengs sont marinés par ses soins. Ceux au curry sont excellents, mais avec les chaos de la route…

Après avoir pris congé de notre hôtesse et du jeune homme qui faisait beaucoup d'efforts pour parler français, nous repartons.


Aujourd'hui, nous voyons la route et la partie qui nous avait semblé si ardue à l'aller s'avère roulante. Les bords de mer sont toujours aussi déchiquetés et battus par les vagues.


Le vent a dû souffler très fort hier car du bois flotté gît sur la route et sur les bas-côtés.



Nous admirons les cascades qui griffent les flancs des Balafjöll.


Tous les panneaux indiquant les maisons qui n'existent plus nous remémorent qu'il y a une cinquantaine d'années des gens vivaient ici et ont été obligés de s'expatrier.

C'est émouvant d'y penser.
Arrivées en vue du fjord  Bjarnarfjörður, c'est le calme plat, pas une vague, pas une ride.

Nous coupons la péninsule de Drangsnes et poursuivons la piste 643 qui offre des vues superbes sur le Steingrímsfjörður.



Voici la route 61 bien goudronnée.

Nous achetons une carte de 3000 ISK chez N1 à Hólmavík.

Ça m'énerve cette gestion du carburant !!!


On nous a dit que la route 605, la Tröllatunguheiði (route de la lande des trolls) est la plus courte, la meilleure et la plus jolie.

 



Après quelques kilomètres de bonne route en terre, réservée aux 4X 4, commencent les ornières, les gros cailloux, les fondrières, le bourbier… La piste est totalement défoncée.

Dans la vallée, tout en bas, on aperçoit les camions et pelleteuses qui construisent une belle route qui prolongera la route en terre passant par Gestsstaðir et longera le cours de la rivière.

En attendant l'inauguration, nous continuons à gravir la pente à 12% dans la neige et la gadoue.

Nous évitons un gros caillou rond peint en rouge, ça c'est la version de mon mari, moi je suis certaine que c'était le bonnet rouge d'un troll qui sortait de son trou.

La Tröllatunguheiði, plus courte kilomètriquement certainement, plus belle, je veux bien le croire, mais meilleure, NON et NON. On nous a menti à moins que la route ne se soit dégradée depuis 2005.


Voici maintenant des congères des deux côtés. Il ne manquait plus que ça !!!



La route est parsemée de nombreux petits lacs, certains encore gelés.



Nous abordons la descente : pente à 14%, même état de piste.



Je maudis mon informateur.


On en a bavé, mais voici qu'une échappée nous laisse entrevoir le Króksfjörður et les montagnes ensoleillées du Fagradalshlíð. Splendide, superbe.



Toute peine mérite salaire et là, c'est bien payé !!!

Nous ne sommes pas au bout de nos efforts. Encore sept kilomètres à 14% dans la caillasse à moins de 10 km/h.

Il nous aura fallu pas loin de deux heures pour parcourir les vingt-six kilomètres de la Tröllatunguheiði.

Ces satanés trolls ont tout fait pour nous en dissuader, mais nous sommes passés.

Cette route n'est ouverte que l'été.

 Au temps des sagas, les personnes qui empruntaient ce passage appréhendaient la rencontre avec les trolls malfaisants qui hantaient les lieux. Pour aborder la piste il leur fallait une bonne dose de vaillance.

Avant d'affronter la  Tröllatunguheiði, j'avais demandé à Jean-Louis s'il se sentait du courage. Et bien, il lui en a fallu !!!


La route goudronnée 60 se transforme en une longue digue rendue célèbre par la pub Peugeot.



Elle permet de traverser le Gilsfjörður en neuf kilomètres au lieu des trente faisant le tour du fjord.

Une belle réalisation.

Jimny se sent des ailes, il aborde la Svinadalur (vallée des cygnes) récemment goudronnée à 100 km/h. Hooooooooo, doucement fier destrier, c'est limité à 90 !!

Le col est vite franchi et c'est une belle vallée qui s'offre à nous.

Nous tentons de trouver un coin à l'abri du vent pour pique-niquer, mais ce sera dans la voiture. La bise est vraiment trop froide.

Nous voici à Búdarðalur, village vite traversé (50 km/h).

Nous bifurquons à gauche par la route en terre 586 pour aller rendre visite à Eiríkur Þordvaldsson, baptisé Eric le Rouge (Eiríkur Rauði) à cause de sa crinière flamboyante.


Une jeune fille costumée comme en l'an 1000 vient nous informer que la maison est ouverte alors que nous nous cultivons en lisant tous les panneaux situés devant le parking.



Elle nous accueille dans la reconstitution de ce qui fut la ferme d'Eric (Eiríksstaðir) et nous cuit une petite galette de blé noir, comme au temps des vikings, sur un feu dans les pierres (alimenté au gaz, chut) et nous explique la vie en ces temps reculés.



J'aime mieux vivre en 2000 qu'en 1000 !!!


Dans cette cahute se trouvent le lit de repos du guerrier recouvert de peaux de moutons, les sièges des invités, des casques et des armes que Jean-Louis revêt sur les conseils de la jeune fille.



Pour les femmes, des ustensiles de cuisine et un métier à tisser complètent l'évocation viking.


Nous repartons en longeant le lac Haukadalsvatn, vert comme on n'en voit peu.



La route 60 s'alanguit dans la large et grasse vallée de la Miða ou paissent moutons, vaches et chevaux.
Quelle différence avec les Vestfirðir !!!

Voici les deux volcans Grábrók que nous avions gravi en 2005.

Peu après Bifrost sur la N1, immense ville composée de grands immeubles abritant des universités, un hôtel et un palais des congrès, ce sont des champs de lave qui remplacent les vertes prairies.

Nous guettons le panneau à gauche indiquant la cascade de Laxfoss (cascade du saumon).

Nous passons devant un chemin sans indication et c'était celui-là !

Demi-tour.


Au bout de 5 à 600 mètres, le chemin s'arrête et nous continuons à pieds par une sente qui se coule au milieu d'une forêt de bouleaux, de saules et de sapins (mais oui…).









Salix alaxensis























Bartsie alpine






















Nous suivons deux pêcheurs équipés de nombreuses cannes.


Nous l'entendons, elle est là, majestueuse, puissante, imposante cette superbe cascade Laxfoss qui charrie les eaux poissonneuses de la Norðurá.



Nous poursuivons notre route qui longe le cours de la Norðurá.

Cachées dans les forêts qui ont bien prospéré depuis 2005, s'entassent les sumarhús, résidences secondaires des habitants de Borgarnes et Reykjavík.

Depuis quatre ans que nous sommes passés, l'Islande a été reboisée et les arbres ont bien grandi.

Bravo aux Islandais pour ce beau travail et bravo à la végétation d'avoir bravé les éléments.


Nous voici à Borgarnes cherchant l'ancienne ferme de Bjarg où nous sommes attendus.

La route n'est pas indiquée venant du nord ou de l'ouest mais nous la trouvons en face du camping en revenant du centre de  Borgarnes. Elle serpente entre deux rangées de lupins.



Nous sommes accueillis par Guðrún qui nous montre rapidement la jolie chambre à quatre lits et s'esquive vite fait.

Direction Bonus pour regarnir la glacière, puis la station Olis pour alimenter notre Jimny.

Nous allons faire un tour jusqu'au port qui a bien changé depuis quatre ans. Tout est neuf, les vieux quartiers ont été abattus laissant place à de nouvelles constructions.

Retour chez Olis où nous dînons d'un délicieux filet de poisson du Djúpifjörður et d'une glace Brynja.

Retour dans notre jolie ferme typique islandaise et promenade au bord du Borgarfjörður aux berges couvertes de lupins.

La lumière chaude si particulière en cette fin de soirée donne aux lupins une teinte irréelle.

 

 

 

  Les chevaux profitent des longues journées.

23h30, le ciel est bleu, soleil brille sur les prairies de Bjarg, mais le vent venu du nord souffle très fort.

Demain, direction le grand sud.

Cette fois, c'est fini, adieu les Vestfirðir.

 

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commentaires

A
<br /> Magnifique promenade, j'ai beaucoup aimé.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Même si nous en avons bavé, les paysages étaient splendides.<br /> <br /> <br /> <br />