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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 00:51

Samedi 20 juin

Ce matin, à 4h, il faisait grand soleil, mais à 9h30, au moment du départ, le ciel est gris.

Jóhanna, notre hôtesse nous informe qu'il risque de pleuvoir cet après-midi.

Jean-Louis qui n'en mène déjà pas large se liquéfie, il n'est plus très enclin pour partir.

Enfin, c'est le départ pour le Lakagígar.


Premier gué, j'enfile mes sandales de mer, attrape mes bâtons de randonnée, marque un repère au niveau du pot d'échappement et me voici partie, bravant les flots. Bazar, c'est froid, même très froid : 4°.
25 centimètres d'eau, nous passons sans problème.



Deuxième gué, bien plus large, beaucoup de courant, l'eau m'arrive aux genoux, bien plus haut que le pot d'échappement.



Je ne trouve pas d'autre passage. J'abdique.

Nous nous donnons une demi-heure pour attendre la venue d'un Islandais qui nous montrera le chemin.

11h, personne.

Nous faisons demi-tour. Deuxième échec du Laki, ça nous fera une bonne occasion pour revenir…

Nous convenons d'aller au parc de Skaftafell pour occuper notre journée.


La vallée du Síða est verdoyante, de grasses prairies où broutent des myriades de moutons sont arrosées de rivières cascadantes, puis ce sont les lichens où quelques rares moutons cherchent pitance.



 
De Núpsstaður à la Skeðará, c'est 25 kilomètres de sandur, noir et angoissant, ponctué de zones recouvertes de lichens.

On se demande ce que les moutons trouvent à manger.
Nous voici à Skaftafell.

Trop de monde au parking, pas une place où se garer. Ça doit être la pagaille en juillet et août…

Nous poursuivons jusqu'au dernier parking où il n'y a personne, c'est pourtant le départ de nombreuses randonnées dont la bergerie de Sel et la cascade de Svartifoss (cascade noire).


Nous voici partis à travers les sous-bois ombragés et fleuris.
 

 



Grassette













Géranium sylvaticum











Gallium












Angélique (jeune)









Vers les années 1950, les fermiers ont planté des peupliers et des sapins qui sont actuellement parmi les plus hauts d'Islande.


Nous croisons d'abord la cascade de Lambhagi,


puis nous arrivons à la bergerie de Sel (sel en islandais veut dire bergerie). Elle a été édifiée au début du XX° siècle et abandonnée en 1946.



Nous progressons dans la lande, ça grimpe et le soleil tape dur derrière les nuages.

Il ne doit pas faire bien chaud là-haut !!!


Une grive mauvis, peu farouche, nous suit un long moment en sautillant et se tourne en tous sens afin de "se faire tirer le portrait !!!

Nous sommes un peu déçus par la cascade de Svartifoss qui rejette moins d'eau que sur les photos. Elle dévale du haut d'orgues basaltiques réguliers qui se sont formés par le refroidissement lent d'une coulée de  lave. L'eau a ensuite brisé la couche de lave et crée ce décor exceptionnel pour cette cascade.



Nous nous disons que nous ne sommes vraiment pas loin de Jokulsarlón et que nous voudrions vérifier s'il y a toujours aussi peu d'icebergs qu'en avril et autant qu'en juin 2005.


Surla route N°1, les lupins ont colonisé les flancs des collines.


Puis c'est l'Öræfi ; la végétation est rase mais permet quand même aux moutons de trouver leur subsistance.

A partir d'Ingólfshöfði, nous trouvons un sol dénudé où le grand labbe veille. Les lupins couvrent les collines.
Nous avons remarqué que depuis quatre ans la végétation s'est énormément développée dans cette région.
Dans quelques années, le Skeiðárarsandur restant aura disparu. La peste bleue aura gagné!!

Les lupins en fleurs enchantent nos visions de l'Islande, en particulier en juin et début juillet.

Les lupins en fleurs enchantent nos visions de l'Islande, en particulier en juin et début juillet.

Cette plante n'appartient pas à la flore naturelle de l'Islande. Ces "lupins nootka" ont été introduits (d'Alaska) en 1945 par le service des "Eaux et Forêts" islandais, dans le but d'enrayer la désertification de certaines zones, notamment dans l'intérieur de l'Islande.

Le lupin est en fait une légumineuse qui a la propriété (grâce à des bactéries qui peuplent ses racines) de fixer dans le sol l'azote de l'air. La plante agit donc comme un agent fertilisant et reconstructeur des sols abîmés, permettant à sa suite la colonisation par d'autres végétaux ...

Sur ces bases, ce sont des milliers d'hectares de lupins qui ont été semés dans de nombreuses régions semi-désertiques du pays. Les lupins ont une résistance extraordinaire aux conditions difficiles, et une propension incroyable à s'étendre et se développer rapidement ...


On pourrait craindre, à ce rythme, que leur développement ne devienne à terme incontrôlable, mais il n'en est rien, car dans la plupart des cas, après avoir rempli leur rôle de réparateur de la nature, les lupins disparaissent d'eux-mêmes entre 15 et 40 ans ...

La plante est cependant tellement dominante que des recherches seront encore nécessaires pour mesurer son impact réel sur la flore islandaise.
Le service des "Eaux et Forêts" islandais ne l'utilise donc qu'avec une certaine prudence, seulement dans des zones où les sols sont extrêmement endommagés et où l'expansion phénoménale de cette plante peut être maîtrisée. Ces dernières années, plusieurs zones de colonisation ont dû être artificiellement détruites car elles gagnaient des territoires de superficie agricole utile.


Le lupin essaime là où on n’a pas du tout besoin de lui et y prend souvent le dessus sur les espèces locales. Il s’étale sur les versants herbeux, accapare les terrasses alluviales et les lits de rivière, il sait même envahir des sous-bois de bouleaux tortueux au point d’étouffer toutes les plantes de petite taille. Pourquoi disparaitrait-il des milieux qu’il a lui-même rejoints, où il a réussi à évincer les plantes d’origine ? Il n’y a pas en Islande de plantes concurrentes de la famille et de la vivacité du lupin, à apprécier une telle variété de milieux, à s’opposer à sa domination. Des campagnes d’arrachage ont montré combien il était résistant. On trouve maintenant des tapis continus de lupins dans toutes les régions du pays, il y a longtemps que l’espèce est hors de contrôle.


Néanmoins, les particuliers conservent la liberté de semer des lupins où bon leur semble. Des fermiers dont les terres sont en partie stériles l'ont fait dans l'espoir d'étendre leurs herbages, et rien ne le leur interdit. Le service des "Eaux et Forêts" islandais envisage de mettre en place une législation plus contraignante pour contrôler les semis de lupins sur les plateaux centraux (à plus de 500 mètres) et - à titre plus général - l'introduction de plantes n'appartenant pas à la flore naturelle de l'Islande.

Les lupins suscitent aussi d'autres formes d'intérêt. Certains herboristes islandais pensent que les racines de la plante contiennent des molécules permettant de stimuler les défenses immunitaires humaines. Des essais privés se seraient montrés intéressants pour limiter les effets secondaires de certaines chimiothérapies.

En attendant, les magnifiques lupins nootka enchantent nos paysages ...

 


Jokulsarlón, nous sommes accueillis par le grand labbe.


Les icebergs bleus, blancs, et noirs sont au rendez-vous ainsi qu'un phoque qui tournoie, plonge, sort la tête et recommence.


 


 

Il y a plus de glace qu'en avril mais beaucoup moins qu'en 2005.


"Maman, les p'tits bateaux ont-ils des jambes ? Mais non, ici ils ont des roues…"



Une grande bande translucide se détache et vogue rapidement vers la mer qui finit par la disloquer.


Nous rentrons par la même route (normal, il n'y en a qu'une seule…)

La brume envahit la lagune de Leirur et engloutit Ingólfshöfði.

Hunkubakkar aussi est dans le brouillard.

Demain, le temps nous permettra-t-il de nous rendre au lac Langisjór ?

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